ADDRESS UNKNOWN
( INCONNU A CETTE ADRESSE )
4è page de couv':
"1932. Martin Schulse, un Allemand, et Max Eisenstein, un Juif américain, sont marchands de tableaux en Californie. Ils sont aussi unis par des liens plus qu'affectueux - fraternels. Le premier décide de rentrer en Allemagne. C'est leur correspondance fictive entre 1932 et 1934 qui constitue ce livre, écrit par une Américaine en 1938, et salué à l'époque, aux Etats-Unis, comme un chef-d'œuvre. Incisif, court et au dénouement saisissant, ce livre capte l'Histoire avec justesse. C'est un instantané, une photographie prise sur le vif qui décrit sans complaisance, ni didactisme forcené, une tragédie intime et collective, celle de l'Allemagne nazie."
Je dois dire que cette courte nouvelle sous forme de correspondance est absolument incroyable, je ne pensais pas le dire moi aussi. Ca faisait longtemps qu'elle était dans ma liste des livres à lire à force d'en entendre parler en bien, limite extase, surtout par rapport à cette fin que tout le monde clamait inattendue, saisissante (du coup, méfiance face à cet engouement général), et puis là lors d'un rapide passage à la bib je tombe dessus, je soupèse, c'est fin, léger, une affaire de 30 minutes que je consomme sur le chemin du retour dans les transports, et je dois dire que je suis assez scotchée de ce que l'auteur a pu achever de rendre en si peu de pages et à travers une simple correspondance. C'est tellement concis et simple mais riche et dense en terme d'émotions, de thèmes, tellement habile dans le développement de l'intrigue, je dis bravo.
Quant à la fin, je me suis triturée l'esprit à essayer de deviner ce qu'elle pouvait être, tout y est passé dans mon imagination, et même si certaines choses se révélent au fur et à mesure qu'on s'en rapproche, on ne la devine pas exactement, et elle reste redoutablement percutante tellement elle est tragique et terriblement réaliste - tragique par rapport à tout ce qu'elle renvoie d'une histoire, d'une époque, de l'amitié, et réaliste parce qu'il n'aurait pu en être autrement finalement.
Pour moi une sacrée réussite en terme littéraire, autant sur le fond que sur la forme.
(commenté le 17/10/2006)