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30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 23:17



BLACK BAZAR


Je crois que c'est le premier roman africain que je lis où j'ai noté autant d'humour et que j'ai dévoré précisément pour cela, et qu'est-ce que ça fait du bien! Il rejoint en cela la truculence de la série des Aya de Yopougon, dans les dialogues en particulier:

"Alors n'ouvre la bouche que lorsque ce que tu dis est plus beau que le silence, merde!"
()

Etant en total accord avec la quatrième de couv'...

Présentation de l'éditeur
"Le héros de Black Bazar est un dandy africain de notre temps, amoureux des cols italiens et des chaussures Weston, qui découvre sa vocation d'écrivain au détour d'un chagrin d'amour. Naviguant entre complainte et dérision, il brosse avec truculence un tableau sans concession de la folie du monde qui l'entoure.
Tour à tour burlesque et pathétique, son récit va prêter sa voix à toute une galerie de personnages étonnants, illustrant chacun à leur manière la misère et la grandeur de la condition humaine. Un roman à la verve endiablée, tournant le dos aux convenances et aux idées reçues, par l'une des voix majeures de la littérature francophone actuelle."


... je n'en rajouterai pas plus, à part qu'ils ont omis de préciser que l'histoire se déroule à Paris et que cette "galerie de personnages étonnants" est principalement composée de cette communauté parisienne issue de l'immigration, en paticulier africaine, et c'était un réel plaisir de se sentir comme une petite souris au milieu de ce monde vivace et bavard, ces gens qui "disent les choses comme ils les pensent et les voient", quitte à aligner des propos décousus, tel l'épicier arabe (dont j'ai adoré le personnage!), et qui enrichissent notre vision de leur univers de plusieurs points de vue.

Notre narrateur, fessologue attitré (ses réflexions autour de cette thématique sont désopilantes)!, largué par sa compagne et se servant de l'écriture comme thérapie, nous régale de ses observations, autant sur son entourage proche que sur ses souvenirs du pays (en l'occurence, le Congo).

Un extrait qui a parlé à ma PAL :
"Moi je croyais que les gens avaient souvent peur d'entrer dans une librairie au risque d'en ressortir avec un livre qu'ils ne liraient pas et de voir les personnages de cette oeuvre les poursuivre dans leur sommeil pour les mettre devant leurs responsabilités."

Une belle image de l'écrivain:
"un écrivain est un artiste, c'est un peintre des mots..."

On rit (beaucoup), on est touché, on réfléchit, le ton est d'une justesse implacable, dommage pour la fin un peu hollywoodienne mais bon...
Un auteur dont je lirai très volontiers les autres livres, son humour, sa verve et son style sont tout simplement irrésistibles!


L'auteur
Alain Mabanckou est né en 1966 au Congo-Brazzaville. Professeur de littérature francophone à l'université de Californie-Los Angeles (UCLA), il est notamment l'auteur de Verre Cassé et de Mémoires de porc-épic (prix Renaudot 2006).

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commentaires

G
Le monde s'effondre de Chinua Achebe est le classique de référence de la littérature africaine. Je ne l'ai pas trouvé particulièrement difficile à la lecture. Si on se laisse embarquer par Okonkwo et le drame de sa trajectoire, il se lit facilement. Parcontre, Achebe met à nu le choc des civilisations (si on peut l'entendre de cette manière). L'analyse est passionnante. Il maîtrise son sujet. Et il présente les faits sans porter de jugement.
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A
<br /> Classique de référence de la littérature africaine, oui, c'est bien pour ça que je l'avais noté, il me semblait que je ne pouvais passer à côté d'un des incontournables de la littérature même tout<br /> court. Je compte bien le lire d'ailleurs, mais le titre et le thème annoncent tellement de drames que pour l'instant je ne me sens pas prête. Par contre A Man of the People, où le rire semble présent, me tente assez dans l'immédiat.<br /> <br /> <br />
Z
J'ai aussi Things Fall Apart dans ma PAL mais je ne l'ai pas encore lu. Par contre mon ami l'a lu et apparemment, c'est beaucoup plus ardu et surtout beaucoup plus sérieux que A man of the People. Un style totalement différent... A voir donc, et peut être essayer les deux pour comparer.
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A
<br /> C'est ce qu'il me semblait aussi mais j'ai eu un petit espoir en lisant ton commentaire précédent. <br /> Je devrais peut-être commencer par A Man of the People.<br /> <br /> <br />
Z
Dans les livres africains qui m'ont fait rire tout en me faisant pleurer de désespoir, il y a A Man of the People, de Chinua Achebe. Alors ce n'est pas un auteur récent, mais je te recommande son livre sur la politique lors de l'indépendance au Nigéria et la corruption rampante auquel doit faire face un jeune idéaliste. C'est de la satyre pure!
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A
<br /> J'ai un livre de cet auteur dans ma PAL, Things Fall Apart je crois. Ca fait un moment que je dois le lire (d'ailleurs je ne sais plus où il se trouve ) mais j'avoue que je n'associais pas cet auteur avec le rire! Bon, du coup tu me donnes subitement envie de le lire!<br /> <br /> <br />
G
Ferdinand Oyono était au programme des classes de quatrième de Brazzaville.Ce sont de bons souvenirs de lecture, même s'ils sont lointains.Pour Black bazar, j'attendrais sa sortie au format de poche :-)
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A
<br /> Oui, je ne qualifierai pas Black Bazar comme un livre à lire d'urgence - sauf en cas de besoin urgent de lecture rires et détente assurés - mais il vaut quand même le détour, et pas seulement pour la détente. En tout cas, il m'a décidé à lire les autres romans de<br /> cet auteur.<br /> <br /> Quant à Oyono, il semble aussi incontournable, une prochaine lecture ici très certainement!<br /> <br /> <br />
C
Je ne connais pas du tout la littérature africaine, mais ce roman me donne bien envie de m'y mettre. Je vais le rajouter à ma liste :)
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A
<br /> Bon choix pour s'initier agréablement à la littérature africaine, quoique n'étant pas experte non plus (mais j'ai fait des progrès en un an ), il doit probablement y avoir dans ce rayon d'autres chouettes lectures que j'espère découvrir bientôt!<br /> <br /> <br />
K
Oyono n'est pas un auteur récent, je l'ai lu dans les années 90 lors de la période de ma vie "J'avais une ferme en Afrique"...Bon, il a écrit "Une vie de boy" qui attaque sévèrement les colons blancs et "Le vieux nègre et la médaille".Souvenirs lointains quand même.
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A
<br /> Ah oui je vois - plus de la génération d'Hampâté Bâ, quoique plus jeune quand même. Je visualise mieux aussi cet auteur car Une vie de boy me dit quelque chose. Ah ben très bien, en même<br /> temps que l'attaque des pavés qui croupissent dans ma PAL, y avait aussi "me repencher un peu sur des auteurs moins récents" dans mes objectifs! <br /> <br /> <br />
K
Hum, en ce moment c'est toi qui attaques sévèrement ma LAL, je dois vite réagir!Bon, j'avais déjà remarqué ce titre, tu confirmes... Aya tome 5 m'avait paru encore meilleur, alors je dois me lancer...Euh, il existe des romans africains assez caustiques (mais pas récents). Par exemple Oyono en a écrit.
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A
<br /> Pas d'inquiétude pour les 3 prochains livres dont j'espère réussir à rédiger un billet un jour (j'ai fini entre-temps Jesus Video et là je suis sur Hugo Hamilton), tu les as tous lus!<br /> <br /> Oui, si tu as l'occasion pour ce livre, prends-là... ce n'est pas foudroyant dans le sens "livre du siècle" mais franchement c'est un régal côté humour et un très bon moment de lecture détente.<br /> Ah? Oyono? Je m'empresse de noter! Si tu as d'autres auteurs à suggérer dans cette catégorie, je suis preneuse!<br /> <br /> <br />

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