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6 juin 2009 6 06 /06 /juin /2009 12:14



COCAINE BLUES

( COCAÏNE ET TRALALA )


Présentation de l'éditeur
"Au cœur des Années folles, Phryne Fisher, jeune aristocrate anglaise au caractère bien trempé, n'en fait qu'à sa tête ! Intrépide, exubérante et d'une élégance sans égale, cette "garçonne" ne craint qu'une chose : l'ennui. Aussi, quand on lui propose de partir en Australie à la recherche d'une riche héritière menacée, y voit-elle l'occasion inespérée de fuir les fastidieuses soirées londoniennes. Sans une hésitation, la voilà en route, mais dès sa descente de bateau l'attendent faiseurs d'anges, trafiquants de drogue et communistes exaltés... Toute l'aventure et le danger dont elle rêvait ! De cocktails chic en courses-poursuites haletantes, Phryne Fisher mènera sa première enquête tambour battant, pour le plus grand péril des bandits et des cœurs."



L'auteure
Kerry Greenwood est née à Melbourne, en Australie, où elle vit toujours. Elle est l'auteur d'une vingtaine de romans - dont la série des aventures de Phryne Fisher, commencée en 1989 avec Cocaïne et tralala, et qui compte aujourd'hui quinze tomes -, de plusieurs pièces de théâtre et d'un essai. Kerry Greenwood est avocate à la Commission d'aide, juridique de Melbourne.



Alléchée par le tralala du titre français plus que par la cocaïne qui laissait présager d'une enquête dans le milieu des trafiquants de drogue (vraiment pas mon thème de prédilection), séduite par la couverture des éditions 10/18 qui en font une présentation plutôt attrayante, enthousiasmée à l'idée de découvrir un polar à la sauce australienne et convaincue par les billets enthousiastes de Nag, Midola et Tiphanya qui l'ont lu dans le cadre du défi "Littérature policière sur les 5 continents", me voilà à mon tour embarquée dans ce roman en compagnie de la peu banale et élégante Phryne Fisher.

Bon j'étais prévenue et je le confirme, l'intrigue est sans grande surprise, c'est d'ailleurs une des rares fois où j'ai deviné assez vite les tenants et les aboutissants de l'histoire. Par ailleurs, les intrigues autour de la coke ne me passionnant pas vraiment, je savais que je n'allais pas adhérer facilement à cette thématique du récit, cela dit, l'intérêt de ce roman - et, j'imagine, de cette série dans son ensemble - n'est pas dans son intrigue mais dans l'univers de Phryne Fisher, femme mondaine des années 20 issue de l'aristocratie anglaise, qui s'adonne à la palpitante occupation de jouer au détective pour tromper son ennui.

C'est l'occasion pour l'auteure, Kerry Greenwood, de faire revivre sous sa plume cette époque colorée et mouvementée des Années folles. Phryne Fisher, à Melbourne pour cette enquête, va y croiser toute une galerie de personnages issus de différents milieux sociaux et de différents pays, l'auteure retranscrit à merveille leurs accents, leur mode de vie, les moeurs et les préoccupations de l'époque, Paris est une référence de la haute couture et un passage obligé pour qui veut briller en société - le nombre d'expressions idiomatiques françaises utilisées dans le texte m'a pas mal impressionnée, ce qui me laisse penser que l'auteure doit avoir une bonne connaissance de notre langue - c'est les années Charleston, et entre un Foxtrot et un tango, Phryne Fisher, toute de raffinement vêtue, nous extirpe parfois de la superficialité de son milieu pour nous divertir dans des contrées moins glamour et sophistiquées, ce qui, au final, nous donne un tableau très vivant et expressif de l'Australie et de l'Europe de cette période.

Les femmes ont encore du mal à se faire leur place dans cette société dominée par les hommes - dans le milieu médical par exemple, infirmière oui, femme médecin, la bonne blague, idem dans le corps de police, peu de femmes votent encore, le port du pantalon n'est pas pratique courante, etc - et Phryne Fisher fait partie de celles qui s'affirment, c'est une femme émancipée, indépendante, aux moeurs sexuelles très libérées, perspicace avec ça, qui sait aussi bien danser (superbement, sinon c'est pas drôle) que se battre (apparemment elle a eu plein de bons professeurs à Paris ), elle ne présente aucun défaut majeur, ce que j'ai trouvé un peu dommage car un personnage trop lisse, trop parfait, perd de ce qui en fait un humain attachant, mais en même temps, ce n'est pas agaçant, c'est un peu gros mais on se dit "pourquoi pas?", ça colle bien au côté excentrique du personnage finalement.

C'est un beau voyage dans le temps et c'est vrai qu'une dame de la haute qui mène l'enquête, c'est peu banal.
C'est même amusant, sympathique, rafraîchissant, le contexte est franchement original et tout et tout, cela dit, je ne suis pas sûre d'en lire d'autres car côté polars et thrillers, il me faut quand même des intrigues plus solides, consistantes et plus palpitantes.
C'est aussi, à mon avis, le genre de romans qui plaira principalement au lectorat féminin, limite je me demande si la série ne leur est pas destinée, je ne suis pas persuadée que les hommes y trouvent leur compte, quoique je serais curieuse d'avoir leur avis dessus.


Dernier mot sur Poisoned Pen Press, la maison d'édition de la parution originale, je trouve leur nom excellent et leur collection a l'air toute aussi sympathique que ce roman de Kerry Greenwood.



Lu dans le cadre du deuxième tour du défi  
(DAL 2 - 3 / reste 04 )

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commentaires

K
Juste pour l'époque, je le lirai bien!!!  De toute façon, je trouve toujours la fin de tous les romans, ça fera pas changement!!
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A
<br /> Oui, l'époque avait motivé mon choix aussi, il n'est donc pas impossible que je continue mon exploration de cette série finalement, juste pour cet aspect.<br /> <br /> <br />
G
Cette série a l'air sympa et distrayante. elle me tente bien !
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A
<br /> Sympa et distrayant, oui c'est bien ça, et toute la série semble être sur le même ton. A l'occasion, j'en tenterai quand même un autre, je verrai en fonction des 4è de couv' et des thématiques des<br /> intrigues.<br /> <br /> <br />
K
Pour les Upfield, tu peux choisir parmi ceux présentés dans le blog littérature policière?Et au fait, oui, pourquoi pas ce koala? Je sens qu'il serait policier quelque part, non?
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A
<br /> Oui, pour les Upfield, je vais relire les commentaires des uns et des autres et me concentrer un peu plus sur les 4è de couv' pour voir quelles intrigues seraient susceptibles de me correspondre.<br /> Ce sera aussi en fonction des disponibilités à la bib'.<br /> Quant au koala, ça y est, Catherine m'a convaincue , je le lirai donc mais hors défi, d'ailleurs je viens de voir que<br /> Lorence l'avait lu pour ce challenge, et a priori, c'est aussi policier que celui que j'avais lu dans le cadre du 1er tour.<br /> <br /> <br />
C
A Girl from Earth, bonjour, ta note de lecture se mettra en ligne demain (lundi 8 juin) sur le blog consacré au défi.Si tu veux lire de la littérature australienne, je te conseille déjà Le koala tueur de Kenneth Cook car j'ai beaucoup aimé ce recueil de nouvelles, surtout pour les descriptions et l'humour.Et je me permets de donner mon avis sur 'Lire Lolita à Téhéran' parce que je n'ai pas aimé ce livre : trop américanisé, trop long (elle rabâche les mêmes choses) du coup je n'en ai même pas lu la moitié et je l'ai lâché (sûrement définitivement...) !Bon dimanche !
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A
<br /> (tiens, je découvre qu'on peut mettre des images dans les commentaires! C'est chouette ça!)<br /> Oui, j'avais repéré Le koala tueur je ne sais plus où et j'étais très tentée par le titre et la couverture mais quand j'ai vu que c'était des nouvelles, je ne me suis pas trop attardée.<br /> Cela dit, ton billet là attise de nouveau ma curiosité (dès qu'il y a le mot "humour"...). OK, c'est noté! Côté<br /> Australie, dès qu'un lecteur recommande un livre avec enthousiasme, je crois qu'il faut prendre sans se poser trop de questions! <br /> En passant, je viens de terminer Maudit karma repéré chez toi - billet à venir prochainement!<br /> <br /> Aaah? Pas aimé Lire Lolita à Téhéran? Tes impressions de lecture sont intéressantes, je n'ai pas ressenti la même chose mais je comprends car, à vrai dire, c'est ce que je craignais avant<br /> d'attaquer le livre et du coup j'étais étonnée car le livre est plutôt bien passé chez moi - j'ai pris mon temps, fait des pauses par contre, car effectivement c'est dense, long, on ressent le<br /> besoin de respirer de temps en temps.<br /> Bon début de semaine!<br /> <br /> <br />
K
je suis toujours à la recherche d'un auteur de policiers australiens pour un éventuel deuxième défi de littérature policière, et , non, ce ne sera pas ce titre là. Bon, je vais chercher parmi les propositions de Catherine. Parce que, sinon, j'ai déjà lu quatre titres, donc il ne manquerait que celui de l'Australie...HS : j'attends ton avis sur Reading Lolita in Teheran que j'ai lu en aout dernier.
Répondre
A
<br /> J'espère que tu feras une bonne pioche, je guette le résultat en tout cas car je suis toujours à la recherche de romans australiens valant le détour (polar ou non d'ailleurs), les titres et les<br /> auteurs ne semblent pas manquer mais comme il y a assez peu de billets à leur sujet, difficile de savoir si la lecture en vaut la peine. Mon prochain c'est un Arthur Upfield mais je n'arrive pas à<br /> me décider encore pour le titre...<br /> <br /> J'ai fini Lolita à Téhéran depuis une semaine mais je n'arrive pas encore à étaler mes impressions. C'est tellement prenant et riche comme livre que la digestion prend du temps. Entre-temps j'ai lu deux petits livres déjà et là je suis sur Vie et passion d'un gastronome chinois que j'avais<br /> repéré chez toi il y a plusieurs mois! Ca m'aide pas à me concentrer sur mon billet sur la Lolita de Nafisi! <br /> <br /> <br />

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