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18 février 2011 5 18 /02 /février /2011 00:50

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AU TEMPS DE L'AMOUR

 

 

J'ai hésité à consigner un billet sur ce manga ici, car pour faire simple et pour résumer, c'est une lecture dont je ne sais pas trop quoi dire ou quoi penser. En clair, ça m'a un peu laissée de marbre.

 

On est ici dans la catégorie josei (manga pour jeunes femmes), et je crois que la mangaka, Ebine Yamaji, est assez réputée dans son domaine, d'où l'expérimentation que je voulais faire de cette lecture.

 

L'histoire tourne autour d'un jeune homosexuel hanté par la mort de son ami et d'une jeune femme quelque peu traumatisée suite à un viol. L'intrigue est étrange. Ces deux êtres sont attirés l'un vers l'autre, peut-être à cause de leur souffrance commune, même si celle-ci trouve sa source dans deux événements différents. Une amitié étrange née entre les deux êtres jusqu'à en être ambiguë. On est beaucoup dans l'émotion, les sentiments, moyen mon truc donc, même si la lecture est agréable, et le récit bien développé.

Je pense qu'il n'y avait tout simplement pas de processus d'identification pour ma part, c'était en plus peut-être trop "poétique" pour moi, et on est beaucoup dans les non-dits, ou je n'ai rien compris aux intentions ou messages de l'auteure, ce qui n'est pas impossible... car je ne voudrais pas cantonner ce manga à une banale histoire autour des sentiments amour/amitié, cette histoire n'a d'ailleurs rien de banale, il y a une dimension autre à travers l'intrigue qui est bien plus étoffée et subtile que je ne le laisse sûrement paraître, mais je sentais que je restais complètement extérieure à sa finesse.

 

Bon, de toute façon je le pressentais rien qu'avec le titre que je risquais de ne pas accrocher, mais bon, j'ai quand même voulu m'y risquer, et au final, j'en sors tout de même indemne, alors...

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27 avril 2009 1 27 /04 /avril /2009 12:13



RELOAD

Présentation de l'éditeur
"Jia, Meng et Minette ont monté leur groupe de rock, mais leurs chemins divergent et les répétitions se font rares. Jusqu'au jour où le garçon, chanteur à la voix éclatante, se voit proposer le contrat de ses rêves. Cruel dilemme : les amis ou la gloire ? Mais la gloire est une maîtresse insatiable, dévorant la personnalité de ses esclaves..."



L'auteur
Né en 1981, Song Yang est un jeune prodige chinois. Il monte son premier studio de dessin à 15 ans, et depuis qu'il sait tenir un pinceau, dessine jour et nuit (il a déjà réalisé plus de 10.000 pages). Il est à l'aise dans tous les styles et maîtrise aussi bien la couleur que le noir et blanc, les histoires fortes que les caricatures. Mais il est aussi musicien et chanteur...
Song Yang est, en Chine, le représentant des jeunes dessinateurs. Les médias de Shanghai le désignent comment "le plus fort de tous les auteurs de BD", et ceux de Pékin comme "l'auteur de BD ayant le plus la trempe d'une star".



Découvert dans Chroniques de Pékin, Song Yang est un dessinateur qui m'avait déjà intriguée par son originalité et son excentricité. J'ai donc voulu tenter un de ses manhuas histoire de mieux le cerner.

Reload est un manhua vraiment étonnant, fascinant, envoûtant, qui mêle questions existencielles et considérations plus triviales, qui parle du "ça", du "moi" et du "surmoi" et de pop rock chinois, des jeunes plongés du jour au lendemain dans la vie active, jeunesse désenchantée à la poursuite des rêves et des idéaux. La réussite ou l'amitié? Quel dilemne!

"Putain de vie! Putain d'idéal! Putain de contraintes! L'alcool c'est génial, on se bourre bien la gueule, on dégueule un bon coup et on dort comme un cochon. Mais au réveil, est-ce qu'on ne continue pas à vivre comme des porcs, déprimés, emmerdés, tristes, fous, hystériques? Pourquoi est-ce qu'on vit à la fin? L'argent, les femmes, le statut social? Ou bien une quête d'idéal, une ambition? Une fois que vous avez tout, de quoi pouvez-vous encore avoir envie? Quand vous n'avez plus rien, que désirez-vous avoir?"

Malgré ce contexte chargé qui véhicule quelque chose de triste et profond à la fois, l'auteur ne manque pas une occasion de nous dérider et son humour, bien que pas prédominant dans ce récit, m'a souvent évoqué celui des mangas un peu déjantés.
 
Quant à son style, j'aime vraiment beaucoup, il a un univers bien à lui, on le sent vraiment habité et doté d'une véritable fibre artistique. Ses couleurs vous pètent un peu à la figure mais sont vraiment enchanteresques et véhiculent différentes émotions, on n'a jamais très exactement le même style d'illustration d'un plan à l'autre en fonction des scènes et de ce qu'il a envie d'exprimer, ce qui contribue à faire de ce manhua un ouvrage très riche graphiquement parlant.
On pourrait trouver que ça manque de simplicité et de spontanéité, les effets sont visiblement très étudiés, il y a quelque chose d'artificiel qui ressort de tout ça mais les différentes techniques graphiques sont tellement habilement exploitées que non seulement c'est beau mais véritablement émouvant (à mon sens en tout cas)!

Bon je n'ai pas écouté le CD joint au livre par contre.

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13 avril 2009 1 13 /04 /avril /2009 13:09



DEATH JOKE - TOMES 1 A 3


Hé oui, je suis en train de traverser une telle phase d'envie de trèèès léger côté lecture que je n'ai pas pu résister à l'appel de cette parodie gravissimement grotesque de Death Note! Faut dire que j'avais été totalement emballée par cette série et que prolonger le plaisir de cette lecture - même à travers des clones sévèrement défigurés des personnages et une histoire complètement détournée - me titillait depuis que j'avais repéré cette parodie.

Autant le dire tout de suite, c'est du Grand-n'importe-quoi, mais du grand-n'importe-quoi assumé par leurs auteurs, Kaito Amano (scénariste) et Hiro Sakano (dessinateur), ç'a en est désopilant par moment, on sent en tout cas que nos mangakas se sont bien amusés en cours d'écriture.

Le tome 3 s'ouvre sur cette note de l'auteur:
"Toujours là? Vous êtes courageux dites donc! Parce que moi, les conneries de Puduk & Co, j'en ai marre, mais marre! Ils font n'importe quoi, n'importe comment, et ils le font même pas bien! Lisez donc ce tome 3 si vous me croyez pas, c'est encore pire que d'habitude!"

Et c'est tellement vrai en plus qu'on ne peut s'empêcher d'en rire!

La trame, dans les grandes lignes, est la suivante, et ne peut s'apprécier que si on a lu les Death Note:
"Grâce au Death Book, Larv entreprend de purger le monde des émissions télé débiles en transformant en animaux leurs présentateurs. Tout le monde commence à s'interroger sur la nature de ces crimes. C'est le conseil des héros, dans le monde des mangas, qui se voit confier la lourde tâche de retrouver le criminel.
Q est un super détective un peu particulier, un invétéré rêveur sous acide, toujours oscillant entre la réalité et un monde onirique qu'il se crée à coup de doses de produits rarement légaux. Il se met en quête du mystérieux transformeur d'animateurs à la demande du conseil des héros"

Et là, un peu à la façon des "Scary Movie" parodiant au départ les "Scream" et, en passant, quelques autres grands blockbusters, Death Joke s'en prend à quelques classiques du manga en faisant intervenir différents personnages tels les Chevaliers du Zodiaque, les soeurs de Cat's Eye, Naruto, Tortue Géniale de Dragon Ball, et plein d'autres encore.
C'est aussi fin qu'un "Scary Movie" d'ailleurs, comprendre, pas très subtil et assez lourd parfois, mais il y a tout de même quelques bonnes surprises, notamment le Death Book pour les nuls, l'apparition des Fantastic Four, et même de Dupont et Dupond qui détonnent dans un manga!

Quant à la parodie de Death Note en lui-même, il y a du bon comme du moins bon, et parfois même du mauvais, mais dans l'ensemble, les auteurs s'en sortent pas mal.
Il y a un passage où j'étais particulièrement pliée de rire, c'est lorsque Q révèle à Larv qu'il est Q et qu'il sait que Larv est Kiri. Les deux se mettent alors à cogiter fort sur les conséquences de cette révélation:

"Q: Il a semblé décontenancé quand je lui ai dit qui j'étais... C'est peut-être une preuve... Mais en même temps si son père lui a dit qui est Q, il a peut-être juste été surpris.
Larv: Bordel, c'est qui ce dingue. Mon hypothèse était bonne, c'est vraiment Q. Je pensais vraiment que c'était un looser... Enfin il n'a pas de preuves contre moi.
Q (fumée qui sort des oreilles): Mais dans ce cas pourquoi aurait-il menti en disant qu'il ne connaissait pas Q? Peut-être un indice? Ou pas? Je sais plus... C'était quoi l'idée déjà?
Larv (fumée et bave aux lèvres, yeux de shooté): Encore que... S'il se dévoile directement, c'est peut-être qu'il sait... Ou alors il croit savoir? Ou alors il sait rien mais il voudrait bien savoir... Mince, c'était quoi le raisonnement au début?"


Je n'en pouvais plus de rire! C'est vrai que c'était particulièrement prise de tête cet aspect de l'histoire où on ne savait plus qui savait quoi et ce que les personnages pouvaient conclure d'un comportement, d'une révélation...
Les auteurs se sont particulièrement lâché sur Q (alias L dans la série originale) dont les particularités - sa manie des pourcentages, pour ne citer qu'un exemple - en font un personnage propice à la dérision


Bref, pas indispensable mais si on a bien aimé la série originale, sa parodie peut assurer un bon moment de détente grâce à quelques bonnes trouvailles.

Cette série se présente comme la première saison en trois tomes. Je ne sais pas s'il y aura une suite mais cet aperçu m'a quand même largement suffi!

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28 février 2009 6 28 /02 /février /2009 15:37



LUDWIG REVOLUTION - TOMES 3 ET 4


Dans la continuité des tomes 1 et 2 (comme on peut s'y attendre), ces deux tomes explorent cette fois l'univers de Cendrillon et de La gardienne d'oies à la fontaine, avec une petite parenthèse sur Hansel et Gretel.
On avance en terrain connu donc cette fois-ci (à la différence du tome 2) et comme Kaori Yuki se concentre sur un conte à chaque tome, ces deux volumes présentent l'avantage d'une histoire qui part moins dans tous les sens et qui se focalise davantage sur l'histoire du Prince Ludwig à proprement parler, ainsi que de ce qui se trame dans son royaume.

Notre prince rentre chez lui, pressentant que les choses n'y tournent pas rond, et notre mangaka ne rate pas l'occasion pour, une fois de plus, parodier l'univers des contes à sa sauce.

J'ai beaucoup aimé sa réécriture de Cendrillon, vraiment originale et drôlissime, moins sombre et plus soft qu'à son habitude, avec un beau final pour une fois, ainsi que ses commentaires truculents sur les contes originaux, ses personnages, leurs attitudes, elle est toujours bien inspirée et c'est un vrai plaisir de la lire!

Le tome 4 où s'expliquent de nombreux éléments de l'histoire et qui en est son dénouement final m'a paru plus confus et chaotique de nouveau, un poil tiré par les cheveux, mais j'ai bien ri quand je suis tombée sur les notes de l'auteure à la fin, où elle le concède et résume ce qu'il y avait à comprendre en cinq lignes:
"[...] Voilà le résumé de la fin de l'histoire, que vous avez peut-être eu du mal à comprendre, tellement c'était expéditif et embrouillé."

Au final j'ai bien aimé la façon dont elle a conclu son histoire, c'est une fin tout à fait honnête, et même logique pour un conte de fées, aussi peu conventionnel soit-il!

L'auteure n'exclut pas le fait qu'il puisse y avoir une suite à cette série qu'elle a dû arrêter là pour cause de congé maternité (j'adore vraiment ses commentaires HS, potins et confidences, en cela, elle m'a beaucoup fait penser à Yuki Yoshihara) car elle est très attachée à ces personnages et aurait encore plein d'idées à revendre concernant cette histoire.
Moi je dis, tant mieux!

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21 février 2009 6 21 /02 /février /2009 15:46
  


ITADAKIMASU - TOMES 3 ET 4
          UN HOMME A DEGUSTER !

Je m'étais déjà longuement épanchée sur cette série appartenant au genre du josei manga lors de mon commentaires sur les tomes 1 et 2 aussi je ne vais pas en rajouter une couche ici.
Ces deux tomes sont dans la continuité directe des deux premiers et clôturent la série (snif).

C'est toujours aussi embarrassée que je me suis présentée au comptoir, cette fois d'une librairie, accompagnée d'une amie dont j'ai pu voir les sourcils s'arquer de surprise et les lèvres imprimer une petite moue moqueuse à la vue des couvertures, mais il me FALLAIT cette suite aussi j'ai fait fi du qu'en-dira-t-on.
C'est avec un vrai plaisir que j'ai retrouvé la plume délurée de la mangaka Yuki Yoshihara dont je pense que je vais lire les autres mangas, même si je l'ai trouvée ici moins fraîche, moins inspirée peut-être, plus fatiguée que dans les deux premiers tomes.

J'ai adoré la façon dont elle s'en justifie dans le tome 3:
"Si vous saviez tous les malheurs qui me sont arrivés au moment où je dessinais le volume 3 d'Itadakimasu!
Une succession de petites contrariétés comme par exemple ma soeur qui se fait hospitaliser, ma mère qui s'est cassé les deux bras, moi qui glande à regarder les dessins animés (et du coup je suis en retard)..."


Ca n'empêche que j'ai passé un très bon moment avec ces deux derniers tomes, même s'il manquait (pour moi) le peps des deux premiers. Là l'histoire se conclue de manière assez prévisible, elle a moins déliré avec les personnages, le chat (!!), les situations - moins de potins aussi, moins de messages personnels.
Enfin ça reste une très bonne série pleine de dérision dans son ensemble et je suis vraiment ravie d'avoir découverte cette mangaka à l'humour complètement débridé!!!

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13 février 2009 5 13 /02 /février /2009 14:11



LUDWIG REVOLUTION - TOMES 1 ET 2


Voilà un manga qui se présente d'emblée comme une parodie des contes de Grimm.
J'ai eu du mal à rentrer dedans au début, c'est assez cynique, sombre, l'humour est noir et sanglant, ce n'est pas vraiment une parodie dans le sens comique du terme, même si l'humour (assez spécial) de l'auteure est au rendez-vous, c'est même plutôt souvent tragique et grinçant, dans l'esprit des contes de Grimm d'ailleurs, eux-mêmes assez cruels, voire violents dans l'essence, et pas forcément merveilleux et féériques, à la différence des contes de Perrault, plus gentillets.

Le vecteur de ces parodies, c'est le prince Ludwig, alias Louis, un prince arrogant et sadique (mais terriblement beau) qui voyage à travers le monde avec son valet Wilhelm, à la recherche de la femme idéale, qui ne se définit, à ses yeux qu'à la mesure de son tour de poitrine ().
Il va bousculer sur son passage l'univers des contes de Grimm dont les personnages et les événements subissent une petite transformation au gré de la fantaisie de la mangaka Kaori Yuki.

J'adore les contes et les parodies, et je trouvais ça particulièrement intéressant que ce soit sous forme de manga, mais là bizarrement, ça m'a moyennement enthousiasmée. Enfin ça dépendait des scénarios. Dans le tome 1 par exemple je n'ai pas accroché du tout à la parodie de Blanche-Neige ni à l'histoire revisitée du Petit Chaperon Rouge, par contre j'ai trouvé ça plutôt bien trouvé celles de Princesse Ronce (La Belle au Bois Dormant) et de Barbe Bleue.

Mais d'une manière générale, je crois surtout que j'adhère moyennement au délire de l'auteure par rapport à ce Prince Ludwig qui ne jure que par les gros seins (bon c'est amusant mais bof au bout d'un moment), et à cette morale très noire et cynique qui sous-tend chaque conte.

Bon, ça c'était mon ressenti avant que je n'ouvre le tome 2!
Je me disais alors qu'à force de lire des parodies de contes, l'effet de surprise n'avait peut-être plus d'emprise sur moi, et surtout après avoir découvert les Fables de Bill Willingham que j'adore, je devais être particulièrement exigeante dans mon attente de nouveauté et d'originalité.

Or avec le tome 2, je commence à rentrer dans l'histoire et à apprécier le délire particulier de l'auteure. Je trouve ça moins chaotique, plus drôle, plus délirant, notamment les réflexions et remarques de l'auteure en aparté sur les protagonistes de l'histoire et sur les contes originaux (j'étais pliée quand elle disait qu'elle n'était pas sortie de l'auberge pour parodier les contes où il était principalement question d'animaux (elle s'en est vraiment superbement sortie entre nous)), j'ai trouvé ça vraiment désopilant les références récurrentes aux jeux vidéos, idols japonais et autres mangas, cet anachronisme qui s'exprime dans le comportement et les dialogues des personnages, et la découverte de contes de Grimm méconnus du grand public a dû également participer à mon enthousiasme général.

On prend d'autant plus plaisir à lire ce tome que l'auteure nous offre la version originale des contes en fin de livre, ce qui permet d'en apprécier pleinement la métamorphose par l'auteur. Elle ne manque pas d'imagination et arrive souvent à les éclairer d'une lumière inattendue et férocement originale!

Bref, du coup il me faut la suite!
Je me demande vraiment comment va se terminer cette histoire, surtout que la vie de notre prince est maintenant en danger, j'ai hâte de découvrir de nouveaux contes, car il y a fort à parier que les tomes suivants vont encore explorer des contes assez méconnus, les plus populaires ayant été revisités dans le tome 1, et vraiment je me demande avec quelle princesse notre Louis va enfin se décider à vivre heureux et avoir beaucoup d'enfants! Il est tellement difficile!


Egalement commenté par Jumy et Karine:) .

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1 février 2009 7 01 /02 /février /2009 14:46
     


ITADAKIMASU - TOMES 1 ET 2
       UN HOMME A DEGUSTER !

Ouh la la! Comment je ne le sentais pas ce manga quand j'ai vu les couvertures en vrai, et comme il m'en a coûté que de me présenter avec au comptoir des emprunts de la bib'!

Mais voilà, ma curiosité avait vraiment été attisée par le commentaire fort alléchant de Chen Jie dont j'avais retenu les mots "délire et humour garantis à chaque volume"...

... ah oui! Et puis surtout... euh... le titre m'intrigait vraiment, le côté clin d'oeil coquin qu'évoquait en particulier le sous-titre "Un homme à déguster!" et qui m'avait fait me dire "Aha?".

"Itadakimasu", par ailleurs, est la formule de politesse employée par les Japonais avant de passer à table, l'équivalent en quelque sorte de notre "Bon appétit" sauf que ça n'a pas exactement le même sens, ce serait plutôt un "Merci pour ce repas!".

Aha donc! Je commence ma lecture, tâchant de me familiariser avec ce nouvel univers et ses personnages que l'éditeur présente ainsi:

"Naeko, jeune divorcée, travaille dans une agence matrimoniale. Sôichi est son chef de travail et... son ex-mari l Il voudrait se réconcilier avec elle, mais il n'en est pas question pour Naeko ! Elle rêve de trouver le bonheur et est donc devenue très prudente avec les garçons...
Par hasard, elle rencontre Ôji, qui va lui changer la vie !
Une délicieuse comédie romantique de Yoshihara !"


Et là, au bout de quelques pages, mes pressentiments du début se confirment et je m'exclame: "AAH nooon! Pitiéééé! Pas ça! J'ai l'impression de lire du Harlequin là!"
C'est que Naeko, notre héroïne, sans crier gare, tombe subitement amoureuse d'un jeune homme (Ôji) à peine l'entraperçoit-elle dans une maison de thé, et vas-y que tous les clichés du coup de foudre y passent, et vas-y qu'en plus il est forcément pas moche, et vas-y que bizarrement leurs sentiments ont l'air réciproque, et vas-y que j'entends presque les violons derrière, et vas-y qu'ils se roulent des pelles deeee suiiiite, et vas-y qu'elle veut se marier avec lui et qu'il a pas l'air contre, je dis STOOOOP!!!! Qu'est-ce que c'est ce délire?!?!?

Sauf que voilà, au moment où, je m'apprête à fermer le manga, persuadée que ce n'est pas pour moi, je tombe sur les potins de la série qui closent le premier chapitre, un petit délire personnel de l'auteure, je trouve ça drôle et inattendu et je me dis que la suite me réserve peut-être d'autres bonnes surprises et que j'ai peut-être pris le début de cette histoire un peu trop au premier degré!

Bingo! Ma persévérance est récompensée, et au fur et à mesure que l'histoire se déroule, je commence à en apprécier pleinement le concept!

C'est qu'en fait je tiens entre mes mains un josei manga, ce qui désigne un style de manga pour jeunes femmes (de 18 à 30 ans) et écrit généralement par des femmes. Ce genre est opposé au seinen manga (manga pour jeune homme, 15-30 ans) qui égaye souvent son intrigue par la présence de midinettes bimboesques, au décolleté pigeonnant, toutes de court et de débordant vêtues, qui font baver les personnages masculins du manga et fantasmer son lecteur. Le josei manga, lui, fait en quelque sorte un pied de nez au seinen manga en se faisant son pendant féminin.

Une fois qu'on a compris ça, on apprécie doublement les délires de l'auteure et de son personnage principal féminin! On avait l'habitude des personnages masculins un peu beaucoup obsédés par les femmes, et de leurs fantasmes, ici Yoshihara partage quelques fantasmes féminins pour notre plus grand plaisir - mdr la jeune femme obsédée par les puceaux! - et quelques propos crus tellement inattendus que ça en est désopilant.

Bien sûr, ça reste très fille dans l'esprit. En grandes sentimentales et romantiques que sont les lectrices, il faut bien leur offrir des moments très fleur bleue qui ennuieraient à mourir nos lecteurs de seinen manga, et les histoires de coeur du point de vue féminin pourraient bien les dérouter.

Quant aux histoires de fesses (parce que les lectrices ne s'intéressent pas qu'aux fleurs bleues, faut pas croire), je parlais de fantasmes féminins plus haut, mais la façon dont l'auteure aborde cet aspect de l'histoire, en y apportant autant d'humour que de tendresse, ne comblera pas nos lecteurs de seinen manga pour autant (quoique) bien qu'elle soit plutôt directe, libertine et sans fausse pudeur dans son approche du sexe. Je crois que c'est une vision tellement féminine de l'amour qu'elle conviendra principalement aux femmes (averties, n'empêche), un peu comme la "Chick lit" est principalement affaire de femmes.

En dehors de ces généralités concernant le contenu de ce manga, je n'en dirai pas plus sur l'histoire en elle-même, ni sur l'évolution des événements et des personnages, car ce serait un méchant méchant spoiler!

Yoshihara est vraiment très facétieuse dans sa manière de raconter les événements, il y a beaucoup de dérision et de second degré dans son récit. Les dessins, les dialogues, les situations sont autant de moyens dont elle use pour exprimer son humour débridé, combien de fois je me suis esclaffée en lisant ce manga! Ses potins et ses messages qui n'ont rien à voir avec l'histoire et qu'elle glisse entre chaque chapitre sont drôlissimes et la dévoilent comme une auteure complètement délurée, voire déjantée, j'adore!

Pour vous donner une idée du personnage, un extrait d'un de ses messages:
"Donc voilà, j'espère que ce volume vous a donné satisfaction. Je me suis un peu lâchée sur certaines pages et ceux qui me connaissent un peu reconnaîtront mon humour, parfois un peu cru.
Hé hé hé, faudra vous y faire, désolée!"


Ah oui, et dans sa galerie de personnages, j'adooooore Oscar, le chat de Naeko, quelle tronche, quel caractère, il m'éclate vraiment beaucoup!

Euh, ben maintenant il me faut la suite!!!

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26 novembre 2008 3 26 /11 /novembre /2008 13:49

 

 

LE PAVILLON DE L'AILE OUEST

 

 

Présentation de l'éditeur
"S'il est un classique du théâtre ancien chinois, le genre zaju, c'est bien celui-là. La pièce fut écrite, en partie semble-t-il, par WANG Shifu, dramaturge de la période mongole Yuan (1279-1638), qui s'est lui-même inspiré d'un conte de YUAN Zhen (779-831), le " Yingying zhuan ", dans lequel l'auteur raconte les déboires amoureux de la belle Yingying qui se donne, avant le mariage, à un lettré quelque peu frivole. L'adaptation qu'en a faite WANG Shifu, beaucoup plus moralisatrice, est l'une des plus belles histoires d'amour traditionnelles. Elle est devenue une véritable référence en Chine, et fut traduite pour la première fois en français par Stanislas Julien (1799-1873).

 

Le pavillon de l'aile ouest est celui dans lequel réside la mère de la belle, hébergée par le supérieur du temple, ami de son défunt époux. Elle est accompagnée d'une jeune domestique, Hong Niang, qui sert sa fille depuis son enfance. C'est cette dernière qui va faire le lien entre les deux amants afin de leur permettre de réaliser leur rêve commun de bonheur. Elle en est devenue d'ailleurs tellement célèbre qu'aujourd'hui, en Chine, "faire la hongniang" signifie "faire l'entremetteuse"...

 

La version en bande dessinée de Sun Jiayu s'est largement inspirée de la pièce de Wang Shifu, même si les noms des personnages principaux ont été modifiés (Ying Ying est devenue par exemple Ye Pianpian, qui signifie "femme belle et élégante"). L'action se déroule sous la dynastie des Tang (618-907), dans la ville de Pu Zhou, devenue aujourd'hui Yong Ji, dans la province du Shan Xi.

 

Voici donc un véritable trésor (zhen bar) de la littérature classique chinoise, magnifié par le talent graphique de la jeune Guo Guo, que nous sommes heureux de vous faire découvrir..."

 

 

 

Tous les pays ont leur Roméo et Juliette, leur Rhett et Scarlett, leur Tristan et Yseult, leur Morphée et Eurydice, leur... bref, leur histoire d'Amour mythique. La Chine n'y coupe pas, et c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai découvert ce manhua de Jiayu Sun qui retranscrit ici une des plus belles histoires d'amour traditionnelles chinoises.

 

Plaisir des yeux surtout - parce que l'intrigue, à mon goût, est quand même relativement classique, voire banale, voire risible - enfin ça c'est dans la mise en scène et les dialogues assez harlequinesques je dois dire, typique des histoires d'amour qui s'assument comme telles - euuh, plaisir des yeux je disais, grâce à l'extraordinaire talent de la jeune Guo Guo qui illustre avec beaucoup de romantisme, de grâce et de poésie ce conte merveilleux dont je ne retiendrai qu'une phrase: "Si je suis folle, à quoi bon chercher une raison..." (amour quand tu nous tiens :))

 

La magie des couleurs utilisées par Guo Guo et ses illustrations en général participent vraiment à rendre ce conte enchanteresque, ce manhua vaut le détour rien que pour ces dessins - ci-dessous des exemples du talent de Guo Guo extraits de la galerie de l'éditeur Xiao Pan:

 

 

 

       

 

 

 

Pour en revenir à l'intrigue, ça reste tout de même une belle histoire d'amour, un joli conte de fée disons - très joliment narré par l'auteur - même si j'ai eu quelques mots cyniques à ce sujet plus haut. :)

C'est drôle en fait quand j'y pense, autant je suis quasi-allergique aux histoires d'amour dans les romans, surtout quand c'est gnangnan, autant dans les contes, ça passe plutôt bien : mon petit côté fleur bleu que j'aime à réfuter se révèle alors lol. 

 

Egalement commenté par Chen-Jie chez qui j'ai découvert ce manhua.  

 

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31 octobre 2008 5 31 /10 /octobre /2008 15:40




CONTES DU JAPON D'AUTREFOIS


Un manga que j'ai embarqué parce que je suis très contes, très Japon, et très autrefois aussi (entre autres choses que je suis)!

Je m'attendais donc à lire quelques contes traditionnels japonais, avec des histoires et leurs morales façon contes de la mère l'Oye, Perrault ou Andersen, ce en quoi je me réjouissais, et quelle ne fut ma surprise, dès le premier conte, de croire reconnaître un extra-terrestre parmi les personnages (c'est que je les connais bien moi les extra-terrestres!...).

Ah? Il y a des extra-terrestres dans les contes traditionnels japonais?? Mais à y regarder de plus près et en me concentrant bien sur l'histoire, il s'agirait en fait d'esprits malins, de démons du folklore japonais, les tanuki. Je crois avoir trouvé mes repères, on est bien dans ces contes qui font la part belle aux superstitions paysannes et croyances populaires traditionnelles, avec l'équivalent de nos farfadets et sorcières, sauf que le conte suivant, pareil, encore un personnage qui m'évoque furieusement E.T.-téléphone-maison, et ainsi de suite, jusqu'à ce que j'arrive à un conte où là, désolée mais je reconnais bien un OVNI, même qu'ils appellent ça une courge-nef. Bon c'est quoi ces contes traditionnels avec des étranges créatures futuristes??


Un petit coup d'oeil à la présentation de l'éditeur, et je vois que je n'ai pas été victime d'hallucinations:
"Ce manga revisite les contes et mythes populaires japonais de façon tout à fait originale. Il y intègre des éléments de science-fiction ainsi qu'un portrait intéressant de la vie paysanne au Moyen-Âge. Partez à la découverte d'un autre pan de la Culture japonaise !"


Ah ça pour être original, ça l'est! Et en même temps, comme ces contes exposent la vie banale de paysans du Japon médiéval, leur quotidien et leur lot de problèmes ordinaires, tout cela ancré dans une réalité familière, on absorbe tous ces détails surnaturels qui peuvent surprendre, comme très naturels et normaux, de la même façon que les personnages de ces contes d'ailleurs. L'humour n'est pas absent, distillé par petites touches, dédramatisant ainsi certaines situations et contribuant à la légèreté typique des contes.

Le commentaire de Rumiko Takahashi, mangaka, en fin de cet ouvrage, est particulièrement instructif et éclairant sur l'univers de l'auteur de ce manga, Hanawa Kazuichi.

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28 juin 2008 6 28 /06 /juin /2008 21:29




FEUX


Présentation de l'éditeur
"Recueil de petites histoires imprégnées du quotidien, Feux évoque, avec une sensibilité et une justesse peu commune, les changements qu'a connus la société sud-coréenne au cours des années 1980. Des manifestations étudiantes pro-démocratiques, à l'éclatement des familles et aux traumatismes provoqués par la guerre avec la Corée du Nord, Oh Sé-young aborde ces sujets sans tabou, loin de toute langue de bois. La campagne et la grande ville, les difficultés et les joies qu'y connaissent leurs habitants, sont décrites avec un souci du détail et une authenticité qui font de ce livre un témoignage précieux sur cette époque charnière de l'histoire coréenne."


L'auteur
Oh Sé-young est né en 1955 dans le Centre-Ouest de la Corée du Sud. Après son service militaire, sa création a été fortement influencée par le souffle révolutionnaire et démocratique qui a soufflé sur le pays au cours des années 1980. Il débute sa carrière en 1986, dans le mensuel The Comics Monthly... En 1995 paraît Feux, recueil de courtes histoires au trait réaliste et sensible. Considéré comme un auteur portant un regard d'une grande justesse sur son pays et ses habitants, Oh Sé-young a reçu en 1999 le premier prix de la BD coréenne. Actuellement, il forme la nouvelle génération d'auteurs de BD lors de cours au Seoul Animation Center.



Une recueil de nouvelles en BD que j'ai aimées pour la richesse de leur contenu, leur diversité, la qualité des dessins, sobres mais esthétiques, le talent de l'auteur pour composer et raconter ses histoires, desquelles se dégagent une certaine force et une réelle émotion.
On ne sort pas indifférent de ce recueil dont chaque récit évoque entre autres des drames personnels et familiaux, conséquences de l'histoire mouvementée de ce pays, sous l'occupation japonaise ou pendant la guerre de Corée.
Entre contes et documentaire social, l'auteur illustre tout un pan de l'histoire sociale coréenne avec un souci du détail dans la narration et la composition des scènes, dont l'effet visuel n'est pas sans évoquer des scènes cinématographiques.
Comme souvent avec les nouvelles, j'ai parfois bloqué sur certaines qui m'ont paru obscures, notamment sur les chutes, mais cela reste une très belle découverte côté manhwa. 
 

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