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14 janvier 2009 3 14 /01 /janvier /2009 16:39



EN EL NOMBRE DEL CERDO


Ce roman, je me le suis acheté dès sa sortie, tellement j'avais été enthousiasmée par le premier roman de son auteur, Lo mejor que le puede pasar a un cruasán (Ce qui peut arriver de mieux à un croissant), où Pablo Tusset avait fait preuve d'un humour que j'avais trouvé ir-ré-sis-tible!

Et puis le temps a passé et ce n'est que maintenant que je m'y suis attelée, prise d'une grande motivation pour la relecture de romans en espagnol (et quand ça fait 5 ans qu'on ne s'y est pas mis, la reprise est rude, à s'en mordre les doigts de ne pas avoir entretenu son espagnol durant ces années! J'ai même dû aller me racheter un dico bilingue et me replonger dans l'étude de la grammaire espagnole et revoir la conjugaison de ces #*%**# de verbes irréguliers!).
Mais quel plaisir, quel plaisir quand tant d'efforts sont récompensés et qu'au bout de quelques 100 pages j'arrivais à me passer du dico! Pfiou!

Bon, mais ce livre, ça parle de quoi? C'est bien? (parce qu'on s'en fout d'ta vie, qu'on m'glisse dans l'oreillette)
Ben voilà, le truc c'est que j'ai l'impression de l'avoir lu surtout pour rafraîchir mon espagnol et réapprendre du vocabulaire (d'où mon blabla de départ), et du coup je n'ai pas le sentiment d'être très objective par rapport au contenu du roman, ni de l'avoir apprécié pour son histoire...

Je m'explique: ce livre se présente d'emblée comme un roman noir, un meurtre horrible a été commis dans un abattoir, dans une petite bourgade en Espagne, arrive la police...
 
Enquête policière donc? Oui, mais non, disons pas seulement, et même pas du tout, enfin quasiment pas, presque quoi, mais pas tout à fait... Euh... C'est qu'interviennent d'autres éléments qui font basculer ce roman dans une autre dimension. L'auteur est plus contemplatif, plus dans la réflexion, plus philosophique même, bref, vous voyez le tableau, et du coup on est beaucoup dans l'introspection, voire la méditation, il y a beaucoup de descriptions de paysages, de lieux, de dialogues sans rapport avec l'intrigue policière en elle-même, ce qui peut donner une impression de loooongueurs injustifiées, voire pénibles.

Sauf que pour moi, c'était parfait pour l'acquisition de vocabulaire espagnol et la révision de diverses tournures syntaxiques. Je pense que si j'avais lu principalement ce roman pour le plaisir de l'histoire, ça aurait pu m'exaspérer, je l'aurais lu en français, j'aurais soufflé par moments je pense, mais en espagnol, ça ne m'a pas trop dérangée (jusqu'à la moitié du roman du moins ) car ça me rendait service mine de rien...

Dommage que ce ne soit pas aussi drôle et loufoque que son premier roman cela dit, cependant il y a d'autres aspects de ce livre qui m'ont beaucoup parlé et que j'ai aimé, notamment tous les chapitres consacrés à New York, où se trouve l'un des protagonistes. Ayant découvert New York l'année dernière et eu un quasi coup de coeur pour Manhattan, c'est vraiment avec grand plaisir que j'ai partagé ses émotions et ses réflexions liées à la découverte de cette ville, je me suis vraiment identifiée à ses impressions, et c'est particulièrement intéressant d'avoir le regard d'un espagnol sur New York.

Il me semble qu'ici, Pablo Tusset a voulu explorer ou faire découvrir autre chose de sa plume que ce côté délire, déjanté qui l'avait caractérisé dans son premier livre - ici ressort en effet un aspect plus sérieux, plus érudit, moins clownesque, plus tendre et sentimental aussi, que je ne lui connaissais pas, comme s'il avait écrit ce roman en pleine crise existencielle.

Pure spéculation de ma part, en tout cas, ce roman est bien un polar, mais différent des autres. On y parle de beaucoup de choses sauf de l'enquête, c'est assez délirant quand j'y pense bien. L'auteur s'attache à nous parler de la vie privée du commissaire, de celle de son quasi fils adoptif, d'une foule d'autres personnages, et l'enquête suit son cours en coulisse, comme entre parenthèses, sans que l'on puisse vraiment y participer, comme si les tenants et les aboutissants de cette affaire importaient peu.

L'auteur se sert d'ailleurs d'un de ses personnages écrivain pour justifier cette lubie, ce dernier souhaitant également écrire un roman policier en s'attachant plus à l'aspect humain des policiers, leur vie privée, le fait qu'ils fassent des courses comme tout le monde, qu'ils soient sujets aux rhumes, qu'ils aient une vie sentimentale etc, plutôt qu'à leur fonction. C'est exactement ça ici en réalité et j'ai trouvé ça plutôt intéressant et bien mené comme concept...

... sauf que comme on nous a titillé avec un mystère au début, au bout d'un moment, on se lasse un peu de ne pas avancer dans l'enquête. Vers les 2/3 du livre je commençais à lire en diagonal (dès qu'on bascule dans la partie "Enfer" en fait), et j'ai eu beaucoup d'espoirs déçus par rapport aux retournements de situations (notamment un en particulier mais je n'en dirai pas plus ) et la conclusion de l'enquête m'a laissée perplexe et peu satisfaite tellement elle était brusque. Roman très noir, vraiment... je digère encore...


Il ne me semble pas que ce roman ait été traduit en français (encore), mais ce n'est pas celui que je recommanderais pour découvrir Pablo Tusset... C'est vraiment pour son côté déjanté que je l'apprécie, et ça m'a beaucoup manqué dans ce roman, même si j'ai eu droit à quelques éclats de rire (mais si peu...).

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