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27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 15:46

"Girl Under a Tree" de Daniel Robbins
(découverte sur le blog de Lali, blog sur lequel on peut apprécier, entre autres, diverses toiles représentant des lectrices)


Pompées et réadaptées d'un questionnaire trouvé dans le magazine des cinémas UGC car je le trouvais plutôt amusant,  ces questions sont soumises aux acteurs à l'honneur chaque mois et sont orientées sur les films. J'ai juste substitué le vocabulaire lié aux films par celui lié aux livres et reformulé quelques questions (et pis comme je m'auto-interviewe, j'me tutoie ).


1. A quel livre dois-tu ton premier souvenir de lecture?
Un journal de Mickey...

2. Quel est le chef-d'oeuvre "officiel" qui te gonfle?
Lolita de Vladimir Nabokov (me gonfle, me gonfle... à un point...)

3. Quel classique absolu n'as-tu jamais lu?
Guerre et paix de Tolstoï (en projet de lecture vaguement imminent)

4. Quel est le livre, unanimement jugé mauvais, que tu as "honte" d'aimer?
J'assume ce que j'aime généralement mais sinon il y a un manga non chroniqué ici et dont j'ai été totalement accro il y a deux ans, Naruto, dont je ne parle pas beaucoup dans mon entourage (pas jugé mauvais mais je sais que ce n'est pas considéré comme du littéraire et que c'est vu comme un manga pour ado dénué d'intérêt - m'en fous, j'aime quand même! )

5. Quel est le livre que tu as le sentiment d'être la seule à aimer?
La proie des âmes de Matt Ruff.

6. Quel livre aimerais-tu faire découvrir au monde entier?
L'orchestre des doigts de Yamamoto Osamu

7. Quel livre ferais-tu lire à ton pire ennemi pour le torturer?
Narcisse et Goldmund de Hermann Hesse

8. Quel livre pourrais-tu lire et relire?
Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell

9. Quel livre faut-il lire pour y découvrir un aspect essentiel de ta personnalité?
La stratégie Ender d'Orson Scott Card

10. Quel livre t'a fait verser tes plus grosses larmes?
Notre-Dame de Paris de Victor Hugo (pas vraiment versé de grosses larmes mais à deux doigts... )

11. Quel livre t'a procuré ta plus forte émotion érotique?
Hahaha! Darling Jim de Christian Mørk, lu récemment d'ailleurs

12. Quel livre emporterais-tu sur une île déserte?
Certainement pas un livre que j'ai déjà lu, et je choisirais un gros pavé captivant, style historique, ou une intrigue super bien ficelée style thriller, ou SF, avec un peu (au moins) d'humour - s'il existe, communiquez-moi le titre!!!

13. De quel livre attends-tu la parution avec la plus grande impatience?
La suite de Kaboul Disco de Nicolas Wild

14. Quel est selon toi le film adapté d'un livre le plus réussi?
Le Seigneur des Anneaux de Tolkien


Je serais curieuse de connaître les réponses de - si vous souhaitez vous prêter au jeu bien entendu - Keisha, Géraldine, Marie, Pauline, Liliba, Catherine, Schlabaya, Lee Rony, Gangoueus, Daniel Fattore, Zarline, Karine:), Dasola, Cryssilda et je dois m'arrêter là car ça fait déjà pas mal.
J'espère découvrir les réponses des autres de tag en tag, sinon, n'hésitez pas à vous lancer si ce questionnaire vous inspire!

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27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 01:11


Il y a quelque temps, le magazine Lire a publié la liste des 100 premiers livres préférés des Français et depuis, plusieurs blogueurs se sont amusés à estimer le nombre de livres qu'ils ont lus dans cette liste, entre autres Marie, chez qui j'ai découvert cette sélection.

Je me suis attelée à mon tour à cet exercice sympathique, et voici le résultat:

(en bleu et gras, les livres lus, en bleu non gras, les livres lus partiellement, en vert moche, des livres que je pense lire relativement prochainement, en rouge, les livres qui me sont totalement inconnus)


  • 1 La Bible 
  • 2 Les Misérables de Victor Hugo 
  • 3 Le petit prince d’Antoine de Saint-Exupéry
  • 4 Germinal d’Emile Zola
  • 5 Le Seigneur des anneaux de J.R.R. Tolkien
  • 6 Le rouge et le noir de Stendhal
  • 7 Le grand Meaulnes d’Alain-Fournier
  • 8 Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne
  • 9 Jamais sans ma fille de Betty Mahmoody
  • 10 Les trois mousquetaires d’Alexandre Dumas
  • 11 La gloire de mon père de Marcel Pagnol
  • 12 Le journal d’Anne Frank 
  • 13 La bicyclette bleue de Régine Deforges
  • 14 La nuit des temps de René Barjavel
  • 15 Les oiseaux se cachent pour mourir de Colleen Mc Cullough
  • 16 Dix petits nègres d’Agatha Christie 
  • 17 Sans famille d’Hector Malot
  • 18 Les albums de Tintin de Hergé 
  • 19 Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell
  • 20 L’assommoir d’Emile Zola (dans ma PAL depuis des années...)
  • 21 Jane Eyre de Charlotte Brontë
  • 22 Dictionnaires Petit Robert, Larousse, etc 
  • 23 Au nom de tous les miens de Martin Gray 
  • 24 Le comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas (gros doute mais me semble qu'oui....)
  • 25 La cité de la joie de Dominique Lapierre (pas lu mais bien aimé le film!)
  • 26 Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley
  • 27 La peste d’Albert Camus (un doute avec L'étranger - ça remonte...)
  • 28 Dune de Frank Herbert
  • 29 L’herbe bleue Anonyme (sûre de l'avoir lu mais très très lointain souvenir...)
  • 30 L’étranger d’Albert Camus
  • 31 L’écume des jours de Boris Vian
  • 32 Paroles de Jacques Prévert
  • 33 L’alchimiste de Paulo Coelho
  • 34 Les fables de Jean de La Fontaine
  • 35 Le parfum de Patrick Süskind
  • 36 Les fleurs du mal de Charles Baudelaire (un peu au collège...)
  • 37 Vipère au poing d’Hervé Bazin
  • 38 Belle du seigneur d’Albert Cohen
  • 39 Le lion de Joseph Kessel
  • 40 Huis clos de Jean-Paul Sartre
  • 41 Candide de Voltaire
  • 42 Antigone de Jean Anouilh
  • 43 Les lettres de mon moulin d’Alphonse Daudet
  • 44 Premier de cordée de Roger Frison-Roche
  • 45 Si c’est un homme de Primo Levi
  • 46 Les malheurs de Sophie de la Comtesse de Ségur
  • 47 Le tour du monde en 80 jours de Jules Verne
  • 48 Les fourmis de Bernard Werber
  • 49 La condition humaine d’André Malraux
  • 50 Les Rougon-Macquart d’Emile Zola
  • 51 Les rois maudits de Maurice Druon
  • 52 Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand
  • 53 Les hauts de Hurlevent d’Emily Brontë
  • 54 Madame Bovary de Gustave Flaubert
  • 55 Les raisins de la colère de John Steinbeck
  • 56 Le château de ma mère de Marcel Pagnol
  • 57 Voyage au centre de la Terre de Jules Verne
  • 58 La mère de Pearl Buck
  • 59 Le pull-over rouge de Gilles Perrault
  • 60 Mémoires de guerre de Charles de Gaulle
  • 61 Des grives aux loups de Claude Michelet
  • 62 Le fléau de Stephen King
  • 63 Nana d’Emile Zola
  • 64 Les petites filles modèles de la comtesse de Ségur
  • 65 Pour qui sonne le glas d’Ernest Hemingway
  • 66 Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez
  • 67 Oscar et la dame rose d’Eric-Emmanuel Schmitt
  • 68 Robinson Crusoé de Daniel Defoe
  • 69 L’île mystérieuse de Jules Verne
  • 70 La chartreuse de Parme de Stendhal
  • 71 1984 de George Orwell
  • 72 Croc-Blanc de Jack London
  • 73 Regain de Jean Giono
  • 74 Notre-Dame de Paris de Victor Hugo
  • 75 Et si c’était vrai de Marc Levy
  • 76 Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline (dans ma LAL!!)
  • 77 Racines d’Alex Haley
  • 78 Le père Goriot d’Honoré de Balzac
  • 79 Au bonheur des dames d’Emile Zola
  • 80 La terre d’Emile Zola
  • 81 La nausée de Jean-Paul Sartre
  • 82 Fondation d’Isaac Asimov
  • 83 Le vieil homme et la mer d’Ernest Hemingway
  • 84 Louisiane de Maurice Denuzière 
  • 85 Bonjour tristesse de Françoise Sagan
  • 86 Le club des cinq d’Enid Blyton
  • 87 Vent d’est, vent d’ouest de Pearl Buck
  • 88 Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir
  • 89 Les cavaliers de Joseph Kessel
  • 90 Jalna de Mazo de la Roche
  • 91 J’irai cracher sur vos tombes de Boris Vian
  • 92 Bel-Ami de Guy de Maupassant
  • 93 Un sac de billes de Joseph Joffo
  • 94 Le pavillon des cancéreux d’Alexandre Soljenitsyne
  • 95 Le désert des Tartares de Dino Buzzati (dans ma LAL!!)
  • 96 Les enfants de la terre de Jean M. Auel 
  • 97 La 25e heure de Virgil Gheorghiu (dans ma LAL!!)
  • 98 La case de l’oncle Tom de H. Beecher-Stowe 
  • 99 Les Thibault de Roger Martin du Gard (EDIT -> LAL suite au com' de Dasola!!)
  • 100 Le silence de la mer de Vercors

Bilan:
- 53 livres lus, beaucoup de lectures d'enfance ou de collège (les classiques imposés entre autres...)
- 9 lus en partie, certains sont des lectures amorcées puis abandonnées
- 4 sont en bonne voie d'être lus (sisi j'y crois!)
- quelques titres non lus mais d'autres livres lus (et non cités ici) des auteurs concernés
- 7 titres dont je n'ai jamais entendu parler, du coup ils m'intriguent (vais faire prendre quelques risques à ma LAL en faisant quelques recherches à leur sujet ).

Schlabaya soulève quelques remarques fort intéressantes concernant cette liste, notamment par rapport à sa représentativité.

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25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 02:10
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25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 02:05



DARLING JIM


Qu'est-ce que ça fait du bien un bon livre captivant comme celui-là! Ça faisait quelques semaines que je n'avais pas été aussi fébrile en lisant un roman.

Au début, j'étais sceptique, je craignais une histoire à la Bête du Gevaudan, ce n'est pas trop mon trip les loups-garous et toute la clique, mais rien à voir!
L'histoire m'a tenue en haleine jusqu'aux 2/3 du livre environ, jusqu'à la fin même, l'auteur prenant soin de laisser des questions en suspens dont on aimerait avoir la réponse même si le voile a été levé sur les principaux mystères. J'ai juste eu une petite déception au dernier tiers du livre quand j'ai réalisé de quoi il retournait exactement, j'avais espéré un autre dénouement. Mais bon, pris dans son ensemble et dans son contexte, c'est un roman très réussi, tout colle, j'ai trouvé que l'intrigue était vraiment bien trouvée et bien menée. L'auteur a de l'imagination et un vrai talent de conteur. Ça faisait longtemps que je n'avais pas frissonné comme j'ai frissonné à la lecture de certaines descriptions

J'ai beaucoup aimé l'idée d'un personnage tel que Niall, simple postier aspirant à une carrière de dessinateur de BD (d'artiste graphique selon ses termes) et devenu enquêteur malgré lui. L'exploitation du seanchaí, conteur de légendes irlandaises, dans l'histoire, était également une excellente idée. L'humour n'était pas dominant mais il y avait quelques touches très appréciables, notamment avec le chat de Niall.

Bon, sinon, personnellement, je n'ai pas trouvé très crédible que Fiona et Róisín aient eu le temps d'écrire leur journal avec autant d'aise et de tranquillité qu'un écrivain devant son écran. Autant de détails et de minutie dans les descriptions et dialogues, comme quand on a le temps de bien écrire en choisissant ses mots, ce n'est juste pas possible quand on est dans la situation suivante: séquestré, affamé, très affaibli, et à deux minutes d'être tué...
Des facilités d'auteur comme j'aime qualifier ce genre d'entorse au réalisme d'une histoire, mais bon, j'ai bien voulu fermer les yeux là-dessus.

J'avais été par contre complètement bluffée par les connaissances pointues de l'auteur sur l'Irlande, son folklore, ses habitants, jusqu'à ce que je découvre qu'il s'est inspiré d'un fait divers lu dans un journal irlandais, l'été 2000, a brodé autour en imaginant ce qui a pu se passer, et que ses recherches pour son roman l'ont conduit à parcourir Dublin, Malahide, les comtés d'Offaly et de Laois, le West Cork....


L'auteur
Darling Jim paraît simultanément dans 14 pays. Son auteur, Christian Mork, est né au Danemark et vit à Brooklyn. Il a été journaliste, puis scénariste pour Neil Jordan et la Warner avant de consacrer tout son temps à l’écriture de romans.



Egalement commenté par Ys.

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23 septembre 2009 3 23 /09 /septembre /2009 00:46



ELEANOR RIGBY


Mauvaise pioche pour cette fois-ci, et pourtant j'avais misé gros dessus depuis que j'ai découvert Douglas Coupland à travers The Gum Thief (sans compter son cultissime Generation X que je lirai probablement un jour, histoire de voir de quoi il retourne). Tellement misé gros que je suis allée jusqu'au bout malgré de gros doutes au fur et à mesure de ma lecture.

J'ai vécu ce livre comme un long monologue d'une femme dont la vie n'est pas franchement trépidante et dont les considérations tournent beaucoup autour de la solitude et sont à la limite du blabla psychotique par moment, sans compter les délires mystiques de son fils (une histoire de fermiers que je n'ai pas bien suivi...), mais ce qui m'a fait aller au bout (en dehors du fait que j'y croyais malgré tout), c'est les quelques rebondissements inattendus qui animent une petite flamme de vie dans le texte et qui instaurent même un certain suspense.
Dans l'ensemble j'ai trouvé cette histoire assez triste et totalement dénuée de l'humour et des délires de l'auteur  que j'avais tant appréciés dans The Gum Thief (en fait, la couverture ci-dessus vous plonge tout de suite dans l'ambiance - mais ce n'était pas celle que j'avais en tête au départ...).

En même temps, ça reste intéressant et pertinent toutes ses réflexions, Douglas Coupland excellant toujours à dépeindre les relations humaines, plus particulièrement familiales ici. Il a une bonne compréhension de la nature humaine, un certain cynisme très appréciable qui relève ses remarques sur les vérités tragiques de l'existence et les petits travers de l'homme, mais ce n'était pas ce à quoi je m'attendais en terme d'histoire...

A noter que "Eleanor Rigby" est le titre d'une chanson des Beatles (dont le thème est celui de la solitude) (si j'avais su...).

Bon, je poursuivrai tout de même ma découverte des livres de cet auteur suivant les thèmes qui pourraient m'intéresser.
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19 septembre 2009 6 19 /09 /septembre /2009 14:04



PAROLES D'ILLETTRISME


Neuf auteurs de bande dessinée retranscrivent ici huit témoignages de personnes illettrées.

Dans la collection "Paroles de...", j'avais adoré Paroles de sourds que j'avais trouvé particulièrement riche en humour et en émotions diverses, et plein d'enseignements sur la culture sourde.

Mon enthousiasme n'a pas suivi ici dans la mesure où je m'attendais peut-être plus à ce que les témoignages se focalisent davantage sur les réalités des conditions d'apprentissage pendant l'âge adulte, les différentes associations impliquées, les structures de formation, je m'attendais également plus à des témoignages de gens qui s'en sont sortis malgré un départ difficile dans la vie, avec un aperçu des moyens grâce auxquels ils s'en sont sortis, plutôt qu'à une galerie de souvenirs d'enfance pauvre et difficile qui expliquent les situations d'illettrisme.
Du coup, cette BD collective était très triste, assez sombre, il n'y a pas vraiment de messages d'espoir qui en ressort, c'était limite déprimant.


Dans la préface, Anne Vinérier, responsable de l'association FARLcI (Formation des Acteurs et Recherche dans la Lutte contre l'Illettrisme), nous explique toutefois qu'illettrisme et pauvreté vont de paire, d'où ce parti pris probablement de mettre en avant ici l'origine du mal qui doit être combattu à sa source pour prévenir ces situations d'illettrisme.
"Histoires singulières qui, reliées les unes aux autres, permettent de comprendre comment "se fabriquent" des situations d'illettrisme. [...]
[...] difficultés d'origine familiale, scolaire, sociale... où sont en cause des institutions qui n'ont pas su aller au bout de leurs missions respectives et qui ont provoqué chez ces personnes des rejets et des humiliations qui restent profondément ancrés dans leur psychisme. [...]
Des visages qui invitent chacun de nous à ne pas nous tromper de débat: illettrisme et pauvreté sont indissociables. C'est sur le terrain de la lutte contre la pauvreté qu'il faut agir pour faire reculer l'illettrisme."


Malgré une lecture plutôt minante dans son ensemble, je dois admettre que les dessins sont superbes, les histoires magnifiquement transcrites, j'ai beaucoup aimé celle de Zahia (mais quelle triste fin...) et apprécié celle d'Amar pour son humour tellement bienvenu dans ce contexte!


A collaboré à ce projet, l'asso BD Boum, dont le but est de "promouvoir, soutenir et favoriser toutes initiatives d'ordre social, culturel et/ou récréatif en faveur de la bande dessinée."

Leur site : http://www.bdboum.com/


Egalement commenté par Keisha qui le recommande chaudement!

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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 01:09
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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 00:54



UNE ENQUÊTE AU PAYS


Mon premier détour littéraire par le Maroc grâce à ce polar dépaysant!
Au départ, j'ai cru me retrouver plongée dans une des aventures de Chick Bill (on a les références qu'on a ), avec l'inspecteur Ali dans le rôle de Kid Ordinn, shérif adjoint et accessoirement sous-fifre, et le chef dans le rôle du shérif Dog Bull. L'humour et les pitreries d'Ali, de même que les vaines colères de son chef n'étaient pas sans me rappeler les personnages de cette BD. C'était parfois très drôle, parfois lourd, Ali étant un petit peu pénible par moment et pas toujours amusant (comme les personnes qui en font trop), quoique au fur et à mesure de la lecture, j'ai fini par me faire au style de l'auteur et à m'attacher aux personnages.
J'ai particulièrement adoré le début avec la première confrontation et le dialogue de sourds entre Raho, l'homme de la montagne, et nos deux citadins, la mise en scène était cocasse à souhait et excellemment dépeinte, très visuelle, j'avais l'impression d'être sur place, en témoin des événements.
Toute l'intrigue se déroule sur ce mode, confrontant deux univers différents, les montagnards et les gens de la ville, traditions et modernité, le Moyen-Âge et le XXè siècle en somme, comme le clament d'ailleurs les protagonistes. L'objet de l'enquête elle-même tarde à se révéler et l'intrigue ne se déroule du coup pas comme un polar classique, l'enquête étant secondaire, un prétexte surtout à parler du choc des cultures au sein d'un même pays et d'un même peuple, l'Histoire expliquant comment les choses en sont arrivées là.

Un exemple de dialogue:
"- C'est pas ça, dit l'inspecteur avec patience. Ecoute voir: dans les villes les gens ont toute sorte de papiers plein leurs poches.
- On n'est pas à la ville, mon gars.
- Je vais t'expliquer. Donne-moi la main, mon vieux. C'est des papiers et aussi des cartes qu'ils ont, tu comprends?
- Non, dit le paysan. Tes paroles n'arrivent pas jusqu'à ma tête.
- Je vais t'expliquer, répéta l'inspecteur, tenace. Il y en a des roses, des bleus, de toutes les couleurs. Il y en a pour conduire une automobile, deux: une carte grise pour avoir cette automobile, et une rose pour la mettre en route. C'est simple.
- Je n'ai pas d'automobile, dis donc! Il y a juste une mule et un bourricot par là, va voir. Et essaie donc de leur présenter du papier pour les faire bouger! Tu es un rigolo, toi."



J'ai trouvé ce roman culturellement très intéressant du coup, instructif, l'auteur masque bien la tragédie de la réalité sociale de son pays par l'humour. J'avais l'impression toutefois qu'il insistait un peu trop sur ces points et sur les différences entre les deux univers en les pointant exagérément du doigt et en les ressassant comme si ce n'était pas bien clair. Il en ressort un effet de moquerie un peu cruelle parfois j'ai trouvé, la façon dont les personnages parlent français par exemple, même si cela est amené avec dérision. Le chef me faisait bien rire n'empêche. L'auteur a réussi à vraiment bien saisir l'essence du parvenu social.
J'ai bien aimé la toute fin également, très drôle ce revirement de situation!

Je ne m'attendais pas du tout, en abordant ce livre, à un auteur aussi loufoque et farceur, pour preuve ses NdA en bas de pages ou la pseudo-lettre signée "l'inspecteur Ali" dans laquelle il se moque de lui-même. Belle surprise donc!
Je pense continuer - oooh, probablement pas de si tôt mais bon - ma découverte de cette série, notamment avec L'inspecteur Ali, celui que j'ai failli choisir pour ce défi, le choc des cultures Ecosse/Maroc me semblant très prometteur!


L'auteur
Driss Chraïbi (15 juillet 1926 - 1er avril 2007) est un auteur marocain de langue française. Il a également fait des émissions radiophoniques pour France Culture. Driss Chraïbi est un écrivain qui est trop souvent réduit à son oeuvre majeure Le Passé Simple, et à une seule analyse de ce livre : révolte contre le père sur fond d'autobiographie. Or, Driss Chraïbi aborde bien d'autres thèmes au cours d'une œuvre qui n'a cessé de se renouveler : colonialisme, racisme, condition de la femme, société de consommation, Islam,  Al Andalus, Tiers-Monde.

Lu dans le cadre du deuxième tour du défi  
(DAL 2 - 5 / reste 02 )

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14 septembre 2009 1 14 /09 /septembre /2009 13:04
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14 septembre 2009 1 14 /09 /septembre /2009 13:03



LE MEC DE LA TOMBE D'A CÔTÉ


                                  traduit du suédois par Lena Grumbach et Catherine Marcus


Repéré d'abord chez Lee Rony dont le commentaire m'a interpelée - Lee Rony ne publiant pas beaucoup de billets sur ses lectures et celle-ci semblant valoir l'effort, ça a forcément attisé ma curiosité - puis petit à petit sur la blogosphère avec tout plein d'avis plutôt positifs, je me suis laissée tenter à mon tour au détour d'une bib'.

Je m'étais attendue à une belle surprise côté littérature suédoise, le thème me semblant propice à l'humour et au tendre mais pas gnangnan, en plus dès la première page j'ai vu qu'il était fait mention de Stephen King, et une auteure suédoise qui parle de Stephen King dans son roman ne pouvait être que quelqu'un d'intéressant (ça m'a en tout cas intriguée), et c'est effectivement un moment de lecture sympathique que j'ai passé là, divertissant, amusant, mais pas non plus foudroyant d'originalité comme j'avais peut-être espéré.

L'histoire donc est celle de deux personnes que tout oppose: Désirée, citadine et bibliothécaire (une intello habituée aux sorties culturelles donc), et Benny, un ga's de la campagne type vieux garçon qui gère seul la ferme familiale et ses vingt-quatre vaches laitières (un pas intello donc, plutôt rustique même). La trentaine avancée tous les deux et seuls dans leur vie, le destin décide de croiser leurs chemins au détour d'un banc au cimetière. Désirée vient de perdre son mari, et Benny, sa mère. Ca ne flashe pas tout de suite, ils ne peuvent d'ailleurs pas se sentir au départ (classique), mais sur un quiproquo, vlà-ty pas que ces deux-là finissent par succomber aux flèches de Cupidon! Bien sûr, le gouffre socio-culturel entre les deux est tel que leur relation n'est pas sans embûches...

L'auteure dresse un portrait social et psychologique convaincant de ses personnages, l'histoire est cocasse, le ton à l'humour et à la dérision, on sourit beaucoup du développement des événements, ce passage-ci par exemple m'a beaucoup amusée, l'auteure semblant se jouer elle-même de son petit scénario et des lieux communs du genre:

"Lui aussi souriait. Et...
Impossible de décrire ce sourire-là sans plonger dans le monde merveilleux des vieux standards de bal musette.
Dedans, il y avait du soleil, des fraises des bois, des gazouillis d'oiseaux et des reflets sur un lac de montagne."


Cela dit, bien que leurs différences de milieu social et de centres d'intérêt débouchent forcément sur des situations désopilantes et qu'on s'en délecte, on s'attend un peu à tout cela et donc il n'y a pas de vrais surprises.
Par ailleurs, l'alternance entre les deux points de vue est intéressante mais l'auteure ne fait pas non plus montre d'originalité. Ça participe même, au bout d'un moment, à une impression de redondance dans la lecture des événements et à force, ça peut lasser.
Le style ressemble au titre, pas vraiment familier, mais c'est le langage de tous les jours, un langage qui correspondrait à ce qu'un agriculteur et une bibliothécaire pourraient écrire dans leurs journaux intimes, sans penser qu'on pourrait les lire un jour.

Moment de lecture sympathique donc où l'on sourit beaucoup mais personnellement je n'y ai pas trouvé plus d'intérêt que ça.


L'auteur
Née en 1944, Katarina Mazetti est journaliste à la radio suédoise. Auteur de livres pour la jeunesse et de romans pour adultes, elle a rencontré un succès phénoménal avec Le Mec de la tombe d'à côté, traduit en de nombreuses langues.

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